Le 8 novembre au matin, un quartier résidentiel de Beit Hanoun a été visé par les obus israéliens faisant 18 victimes dont sept enfants. Ce qu’on peut qualifier de massacre est le dernier exemple en date de la politique du pire menée par le gouvernement israélien depuis le désengagement de la bande de Gaza en août 2005. Dans une tribune publiée le 12 juillet dans Libération intitulée « La dangereuse escalade d’Israël », nous dénoncions, lors du déclenchement de l’attaque israélienne le 28 juin dernier, une stratégie militaire et une vision sécuritaire à courte vue. De telles politiques ne peuvent qu’aboutir à une radicalisation de la situation, notamment en menaçant la trêve des attentats mise en place depuis deux ans.
Ce nouvel acte israélien s’inscrit dans une logique politique claire : empêcher toute évolution dans le sens d’un accord interpalestinien. Comme lors du déclenchement de l’attaque israélienne en juin dernier, il intervient quelques jours après que les discussions entre MM Abbas et Haniyeh sur la formation d’un gouvernement d’union nationale aient connu un nouveau développement.
Jusqu’où pourra aller le gouvernement israélien ? Depuis le 28 juin, 342 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne et 1 186 blessés. La bande de Gaza, privée de toutes les ressources de base, est entièrement isolée du reste du monde et la situation humanitaire sur place a atteint un seuil de gravité alarmant.
Que valent les condamnations de la communauté internationale après la tragédie de Beit Hanoun si Israël reste certain de son impunité ?
A chaque bombardement israélien s’éloigne la perspective d’un règlement politique du conflit,
fondé sur les principes d’équité et de justice
Le gouvernement français et l’Union européenne ont les moyens de faire pression sur l’Etat israélien pour qu’il cesse ses attaques dans la bande de Gaza et mette fin à son blocus. Nous leur demandons fermement d’utiliser ces moyens et d’inviter Israël à ouvrir de véritables négociations avec les représentants élus du peuple palestinien.
Paris, le 13 novembre 2006